Souvenir de Gamer - Elite (1984)
Elite fait partie de mon panthéon des jeux. Et pourtant, aujourd’hui, j’aurais peut-être du mal à y rejouer. Voici pourquoi ?
Derrière Elite, il y a la personnalité de David Braben, un développeur anglais qui sortit le jeu sur BBC d’Acorn avant de le porter sur les autres machines en vogue à ce moment. Aussi extraordinaire que ça puisse paraitre, le jeu parvenait à tourner sur l’Amstrad CPC. C’est là que j’ai découvert ce jeu de commerce et de combat spatiaux. Dans un carte de l’espace proprement gigantesque, on voyage de planètes en planètes en choisissant soit de commercer paisiblement, soit de faire de la piraterie. Chaque planète a ses besoins et donc son cours des matières. Il faut donc apprendre à spéculer tout en évitant aussi d’être attaqué par plus gros que soi. Mais si l’on choisit la piraterie, on va être poursuivi par des chasseurs de primes et la police des planètes.
Outre la richesse de son monde, Elite était bluffant par son interface simple et efficace. Mais il était difficile à maîtriser sur un point : Atterrir sur les bases des planètes. Il fallait être précis pour caler le vaisseau dans la bonne trajectoire et entendre enfin le beau Danube bleu, musique lié pour toujours à ce jeu (et un peu à 2001, L’odysée de l’espace quand même)
Aujourd’hui cela peut paraître bizarre de passer tant de temps avec comme seule vision un écran noir avec des points blancs et quelques fils de fer représentant les vaisseaux. Et pourtant jamais on ne retrouva ce sentiment de liberté totale, de choix de carrière, d’univers infini. A tel point que j’ai retrouvé un portage quasiment à l’identique sur Android, baptisé Alite. J’ai trouvé ça totalement injouable sur un smartphone, tant l’interface est sensible avec les accéléromètres et le tactile. Par contre, si vous n’avez pas connu, c’est l’occasion et sur tablette, ça doit être plus facile à maîtriser.D’ailleurs il est sorti sur Android 3.0. A en croire les commentaires de ce jeu, les joueurs d’aujourd’hui ne comprennent pas qu’il n’y ait pas de but au jeu. Ils ont tellement l’habitude d’être guidés et scriptés que cette liberté totale leur fait peur. A l’époque, le joueur n’avait finalement pas de carcan des habitudes.
Comme David Braben n’est pas mort et reste attaché à son jeu, il a entrepris de faire un remake : Elite Dangerous. Il faut noter au passage qu’il y a eu des suites, Frontier Elite (le 2) et Frontier : First Encounter, plus oubliable sous DOS. Mais Elite Dangerous a su s’éloigner de la rigidité des remakes en innovant dans l’interface et aussi dans les mécanismes. Il y a maintenant 400 milliards d’étoiles de la voie lactée à explorer, en mode massivement multijoueur. Il n’y a toujours pas d’histoire, par contre. En plus le jeu s’adapte à l’Oculus Rift (tout joueur du premier Elite connait cette sensation de tournis en combat). Mais l’évènement c’est que l’on peut véritablement aller sur les planètes et non sur les seules bases en orbite comme dans le jeu originel.
Je n’ai heureusement pas la machine pour me consacrer à ce jeu, sinon ma vie sociale s’en ressentirait. Le jeu semble bien marcher en tout cas si on en croit les scores de vente et connexions. Les critiques sont toujours autour des moments d’ennui que l’on ressent dans le jeu lorsqu’il faut se rapprocher des planètes. Et c’est pourtant ce qui fait le sel et l’immersion dans ce jeu. On est véritablement dans l’espace infini, seul. Et puis voir un développeur autant donner sur un jeu, depuis 30 ans, c’est tellement réjouissant !
- Elite : Dangerous, sur PC, XBOX One et PS4
- Alite sur Android 3.0, 408 Mo
- Elite sur BBC Micro, Amiga, Amstrad CPC, Apple II/IIGS, Atari ST, Commodore 64, DOS, MSX, NES, ZX Spectrum