Musique - UFO + Malemort - Vaureal 2015
La dernière fois que nous avons vu UFO sur scène, c’était dans le regretté Elysée Montmartre et avec Pete Way en plus… Aussi c’est avec une pointe d’angoisse que nous les retrouvons dans le chaudron vaurealien.
Car, avouons-le, c’est bien encore un mythe qui est sur scène, que nous avions relaté avec l’album Mechanix et qui continue sa route avec Vinnie Moore et maintenant un nouveau bassiste, Rob DeLuca. On retrouve aussi avec plaisir Andy Parker derrière les futs. Mais commençons par parler de la première partie : Malemort. Malheureusement pour eux, ça rime avec “mise à mort”. Leur style metal un brin fusion (ils disent libre….hum) très années 90-2000 détonne pour un public de UFO. Mais à la limite, là n’est pas le problème. Malgré l’énergie déployée sur scène, c’est un terrible fiasco niveau son, tant le mixage a été bâclé. Comme souvent, l’ingénieur du son avait mis les moufles et trop appuyé sur les basses. Dans une si petite salle (500 places debout), acoustiquement imparfaite, ça ne pardonne pas et pendant les 4 premiers titres, il était impossible de distinguer ce que disait ce pauvre chanteur, déjà pas aidé par le charisme. Pire, les solos des guitaristes étaient inaudibles et seuls quelques aigus ressortaient parfois de cette bouillie sonore. Cela deviendra acceptable en milieu de set pour redevenir infâme en toute fin, lorsque le groupe a remis la sauce. On sent peut-être la place trop importante tenue par le bassiste dans ce groupe où les guitaristes restent derrière. Heureusement, les anciens allaient leur donner la leçon !
Car avec un Phil Mogg affichant 67 ans au compteur, nous avons affaire à de vieux routiers du rock. Mais ils n’ont rien perdu de leur superbe, Phil affichant une silhouette toujours aussi affutée. Arrivant avec un “You belong to the night” issu de la période Chapman du groupe, le groupe alterne les hits avec deux morceaux du dernier album, et quelques autres comme “Venus”, issue de Covenant, ou bien encore “Burn your House Down” de Seven Deadly, montrant le talent de chanteur de Mogg sur les titres mélodiques. Il n’en mettra pas une à coté de toute la soirée, alors qu’il reste très bavard. Il sera interloqué d’être filmé durant toute la soirée (“we are not a photo band….”) et taquinera comme à son habitude le public avec ses facéties. Mais niveau chant, il peut en remontrer à beaucoup, prouvant qu’il reste un des meilleurs chanteurs rock de tous les temps. A ses cotés, Vinnie Moore assure sa partie avec son talent de shredder, tout en conservant les soli mélodieux de ses glorieux ainés. La salle a applaudi sa prestation sur “Rock Bottom” où il a fait étalage de sa classe. Rob n’en fait pas trop à la basse, assurant sur des morceaux taillés par Pete Way. Il a su trouver sa place et montre que UFO reste un groupe où les lignes de basse sont mises en valeur. Paul alterne toujours avec brio, sourire et discrétion les clavier et la guitare rythmique. Avec un Andy Parker retrouvé, on sent que le groupe s’amuse et le communique au public. Phil a toujours la classe, à défaut de toutes ses dents. “Lights out”, “Love to love” restent toujours des moments magiques. “Only you can rock me” est d’une puissance et d’une efficacité rare, encore aujourd’hui. Tout ça passe vite, très vite, trop vite, comme un “Shoot, Shoot”. Il fait toujours trop chaud dans cette salle mais on aurait bien voulu poursuivre un peu plus. Lorsque le rappel sonne avec “Doctor, Doctor”, on espère une prolongation au delà des fatidiques 23h30. Hélas non et on se demande ce qui a bien pu réduire le set de quelques titres, si l’on en croit les setlists des autres dates de la tournée.
C’est que UFO, ça envoie toujours ! Dans une salle où les chevelures sont plus clairsemées et grisonnantes qu’avant, l’ambiance reste rock et avec une énergie de gamins de 20 ans. Ça crie, ça applaudit, ça saute… Ok, ce n’est pas un pogo mais tout de même, ça fait plaisir, autant que d’entendre un son bien équilibré tout un set. Mais tout a une fin et après deux titres en rappel, le groupe nous salue et part rejoindre son tour-bus pour d’autres cieux. Sur qu’on reviendra les voir, ici (merci le Forum pour ces affiches) ou ailleurs, tant ils continuent à nous donner du plaisir et à se faire plaisir.