Travail - Un futur Uber-mondialisé
Le conflit entre taxis et Uberpop défraie la chronique…Au point que même l’UMP, pardon “les républicains” viennent soutenir les chauffeurs de taxi, tout en rêvant de détruire les CDI, le code du travail. Curieux paradoxe mais nous sommes sans doute déjà dans l’Ubermondialisation.
Dans l’ubermondialisation, je me lève le matin tôt et je fais une bonne dizaine de pains dans le four que j’ai acheté par passion pour la boulangerie et que je mets immédiatement en ligne sur Cyberboulanger.com, le site où l’on peut acheter son pain moins cher chez un particulier. J’enchaine sur mon métier de chauffeur de taxi amateur pour enfants handicapés sur handicapecol.com. J’ai acheté une vieille camionnette vaguement aménagée pour accueillir les fauteuils. Après mes clients, je pars à mon vrai travail. A ma pause de midi, plutôt que de manger, je fais quelques traductions pour hometraducteur.com ce qui me fera toujours quelques centimes de plus pour ma paye déjà revalorisée à la baisse du fait des accords salariaux signés par les partenaires sociaux. Mon poste sera de toute façon remis en concurrence comme chaque année pour voir s’il n’y a pas meilleur que moi à moins cher.
Encore l’après midi à travailler et je repars chercher mes petits enfants handicapés pour les ramener chez eux. J’en profite évidemment pour donner quelques cours à un petit voisin et je dois encore réparer la chaudière de ces voisins en facturant sur mon compte depannplombier.fr. Le lendemain, c’est le week-end mais comme j’avais prévu de tondre ma pelouse, j’en ferai quelques autres dans le quartier avec mon compte jardinadom.com où je peux trouver des clients demandeurs. Pratique, j’ai toutes les applis sur mon smartphone, ce qui fait qu’à tout moment, je peux combler un peu de temps libre dans mes nombreuses activités.
Zut, la télé est en panne. J’appelle Darty qui fait appel à … mon nouveau voisin d’en face qui se trouve être un spécialiste. De toute façon, il y a longtemps que les comptoirs de SAV ont fermé dans les magasins, de même que les boutiques de quartier. C’est tellement plus simple avec les applications. Mais zut, voilà un appel d’un inconnu : Un inspecteur des impots, comptable à la retraite missionné par l’administration fiscale comme auto-entrepreneur pour voir si tous nos revenus d’autoentrepreneurs ne contreviennent pas aux réglementations de la loi Macron 18. Et avec tout ça, je n’ai même pas pu faire mes courses au drive où des robots viennent m’apporter mes caisses. Quand je pense qu’avant on allaient dans des magasins avec des caissiers. Vraiment n’importe quoi. Mais ma banque en ligne m’informe déjà que je ne suis plus créditeur, un des sites ayant oublié de me faire le virement de mes gains. Je ferai un peu de jeûne encore cette semaine, ça ne fait pas de mal.