Automobile - Le sport en mode électrique
La mythique course de côte de Pikes Peak est définitivement investie par les voitures électriques. On parle de plus en plus de la Formule E , la monoplace électrique. On peut s’amuser avec des karts électriques et au Mans, les voitures de tête sont déjà hybrides depuis quelques années. L’électrique est-il l’avenir du sport automobile ?
Le Wave Trophy 2015 vient tout juste de se terminer , opposant des gentlemen (et gentlewomen) drivers en Allemagne avec des véhicules électriques. Ce rallye a encore le bon goût d’accepter des amateurs avec des prototypes plus ou moins bien conçus. S’y ajoutent des véhicules de série comme les Tesla model S, BMW i3, etc… Cette épreuve plutôt bon enfant montre que l’on peut s’amuser avec ces types de véhicules. Les gagnants y ont été des Metron 7, une voiture électrique slovaque basée sur une Mazda 5, ainsi qu’une transformation d’Audi A8 et un sympathique combi VW T2 converti en électrique.
Pratiquement au même moment, de l’autre coté de l’Atlantique, la course de côte de Pikes Peak était remportée par une barquette mue par 4 moteurs électriques pour une puissance de plus de 1300 ch. A comparer avec la Peugeot 208 T16 qui développait 975ch. Chose étonnante, la barquette était de conception létonne, un pays peu présent dans l’industrie automobile, montrant que les cartes peuvent très bien se redistribuer à l’avenir. Même si le record de la Peugeot n’est pas battu, le doublé des modèles électriques marque l’histoire de cette course où l’altitude influe sur les performances moteurs. Ce n’est évidemment pas le cas des moteurs électriques, d’où leur avantage. Avec 4 roues motrices, un centre de gravité plus bas, on peut y voir des intérêts qui sont pour l’instant limités par deux phénomènes : Le poids des batteries et donc du véhicule, l’autonomie donc les ravitaillements nécessaires.
Sur des courses de côte, le problème est moindre mais sur des courses sur circuit, il faut s’en tenir pour l’instant à du sprint avec déjà 2 (ou plus) ravitaillements correspondant à des changements de véhicules. Le budget s’en retrouve conséquent. Cette semaine, la marque DS (groupe PSA) a annoncé son partenariat avec Virgin Racing, engagé en **Formule E .** Avec la marque indienne Mahindra, la marque monégasque Venturi, Renault (avec Dams) et Audi (officieusement avec Abt), les constructeurs commencent à s’investir dans cette filière du sport, d’autant plus que les moteurs sont maintenant plus libres que dans la première saison. En endurance, les organisateurs du Mans continuent d’observer les progrès de l’électrique (un véhicule y a tourné en 2014) pour faire évoluer un jour le réglement afin d’accepter ce type de propulseurs. Il manque encore des soutiens de renom pour que cela se fasse. C’est donc bien comme vitrine technologique que l’électrique va s’inscrire dans le sport automobile.
Entre les courses “amateurs” et la haute compétition, toutes les voies paraissent ouvertes pour que d’autres énergies viennent titiller la domination du moteur à explosion. Jean Todt semble vouloir que la FIA tienne compte des impératifs environnementaux. Même si cela déçoit les passionnés (il n’y a plus de bruit…), l’avenir des compétitions, sans cesse remises en cause par les riverains, pourrait bien passer par ce green washing….et pourquoi pas un jour l’autonomie et la robotisation ?
(crédit photo : Avda)