Informatique - Quand mise à jour ne rime pas avec progrès
Je connais beaucoup de collègues blogueurs qui sont pour la mise à jour à outrance, notamment en ce qui concerne windows. Je suis plus nuancé sur cela et je vais tenter de montrer pourquoi …
Je ne vais pas sombrer dans le “c’était mieux avant” mais je suis un partisan du “Un Hardware, Un OS idéal”. En maintenancier, je ne suis pas pour modifier un matériel qui fonctionne. Seul un mode dégradé me pousserait à agir, ou alors un apport majeur dans les fonctionnalités. Ainsi, pour un ordinateur sous un Windows 8 bancale, je vois un intérêt à Windows 10 qui en est le prolongement réussi. Mais pour la plupart de la génération des Windows XP et 7, non tactiles, c’est à bannir pour plusieurs raisons :
- L’interface n’est plus cohérente.
- L’utilisation mémoire et CPU est trop importante sur des machines à 40 ou 50% de ce qui se fait aujourd’hui d’une entrée de gamme.
- Les pilotes intégrés ne sont pas très bien optimisés et ceux des constructeurs baclés pour pousser au rachat.
- Les logiciels installés fonctionneront moins bien ou seront à mettre à jour.
Attention, je parle de mise à jour majeure et non de mises à jours partielles visant à régler des problèmes de sécurité ou de compatibilité.
Alors c’est vrai qu’XP n’est plus soutenu et contiendra des failles. Il ne représente que 3 à 5 % (source : moyenne de stats de divers sites francophones) des machines connectées ce qui en limite donc l’intérêt pour des “pirates” potentiels (sans doute un peu plus mondialement si on tient compte des PC peu ou pas connectés). Un passage à Win7 est souvent plus recommandé, les pilotes ayant eu le temps d’être fiabilisés.
Et puis il y a le cas des smartphones. Chez Apple, c’est clair, on affiche quel modèle est encore compatible mais souvent, le plus ancien est plus que limite. Sur Android, c’est plus complexe car chaque constructeur intégre la mise à jour à sa sauce. Chez les petits constructeurs low cost, ça tourne souvent au bricolage. Mais chez les grands, il y en a de plus ou moins doués avec de beaux ratés (Apple en a eu aussi, souvenez vous…). Pour ma part j’en ai fait l’expérience encore récemment avec mon Sony Z1 Compact qui a failli mourir de son passage à Lollipop (Android 5.1).
La version en 4.3 ou 4.4 ayant quelques bugs désagréables (lancement d’applis à la fermeture d’une autre, lecture seule sur la carte SD hors de l’explorateur de fichier, …), je voulais voir ce que ça donnait en 5.0 et 5.1. Mais entre un espace mémoire interne qui fond au soleil et une autonomie en chute libre, ça commençait mal. Et puis soudainement, ça s’est aggravé avec des chutes de 20 à 30% du niveau batterie en 1s. Des recherches sur les forums mondiaux ont montré une concordance avec ces mises à jour. Il peut aussi y avoir un vieillissement d’un hardware un peu limité en refroidissement. Seule solution trouvée : Revenir en arrière sur un Android 4.4 avec cet excellent tutoriel par exemple. Donc possesseurs d’Xperia Z, attention à ne pas vous presser sur les mises à jour sur ces matériels. Sony mobile a décidément du mal à avoir des compétences dans ce domaine et mon petit doigt me dit que ça ne devrait pas s’arranger. Reste après à recalibrer la batterie ce que je ne suis pas parvenu totalement à faire pour l’instant. Je rajouterai un paragraphe ultérieurement sur la méthode qui fonctionne le mieux mais j’ai retrouvé une autonomie supérieure à 24h en fonctionnement normal.
Sur Linux, je ne suis pas un grand fan des mises à jour continuelles dont les tests sont très aléatoires. J’en avais subi les affres il y a longtemps sur Fedora, me faisant passer sur une Mint. Je suis plutôt du genre à avoir un système testé, stable et dont la minorité d’utilisation expose le moins aux failles de sécurité. C’est un choix qui en choquera certains mais n’ayant pas une activité qui m’expose beaucoup à des hackers de haute volée, je ne pense pas prendre un gros risque dans le domaine. Il n’en serait pas de même pour la tenue de serveurs, pour une activité professionnelle plus critique où il faut aussi avoir des précautions dans la mise en place des mises à jour. La pub dit “le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous”. Pour les mises à jour, c’est justement en regardant d’abord les expériences partagées ou en testant sur un matériel “hors production” qu’il faut avancer.
Car il faut dissocier les différents types d’utilisation. Un smartphone, avec son obscolescence rapide, ne se met pas à jours comme un ordinateur familial sous windows, qui ne se met pas à jour comme un ordinateur d’un geek libriste ou bien un serveur en production. Sur ce dernier, il conviendra de tester sur une machine proche, hors-production l’apport de la mise à jour avant sa mise en place. Un linuxien libriste sera souvent plus qualifié et pourra se permettre des mises à jour, puisqu’il maitrise mieux la maintenance. Ce que l’on évitera sur une machine Linux dont on veut éviter de faire trop de maintenance (vive les LTS!). Sur Windows, une machine familiale est aussi peu encline à trop de maintenance donc on évitera des mises à jour trop précipitées. L’utilisateur n’est pas à quelques mois…. et au moins, aura-t-il du recul pour trouver des tutoriels, des solutions aux bugs, des retours sur la compatibilité logicielle, et surtout pourra voir s’il y a un apport. Lequel apport reste souvent cosmétique si Microsoft ne change le coeur de son système. Quand au smartphone (et je viens encore de le voir sur le flagship de Samsung …), ma règle reste : Pas plus d’une version majeure au delà de la version de sortie. Donc pour un smartphone sortie en android 4.0, on ira à 4.4 maxi. L’obsolescence programmée se fera, hélas, par le logiciel, si la batterie ou un composant ne lache pas avant.