Musique - Dropkick Murphys - Sing Loud, Sing Proud (2001)
C’est en 2001 que sort le troisième album studio de ce groupe américain que l’on croit venu de la vieille Europe. Pourquoi choisir celui là dans une carrière longue de déjà 20 ans ?
Parce que…on y retrouve un bon exemple de ce que le groupe sait faire : Un punk rock celtique énergique à souhait et calibré pour la scène. Mais revenons un instant aux origines du groupe, à Boston en 1995. D’abord quatuor formé par Mike McColgan, Rick Barton, Ken Casey et Jeff Erna, le groupe a écumé les scènes de la région de Boston dans les années 90, alors qu’ils étaient signés chez Hellcat Records dès 97. Mais en 98, leur chanteur s’en va, laissant la place à Al Barr, ex Bruisers. Le groupe montre alors plus d’influence punk hardcore et irlandaise. Et puis c’est Rick Barton qui s’en va en 2000, ce qui va ouvrir le groupe à d’ex-musiciens de The Ducky Boys. Avec maintenant une mandoline, une cornemuse, et une flute le coté celtique est clairement assumé. Au point que de Boston, on passe à l’Irlande avec la participation de Shane MacGowan des (londoniens) Pogues sur ce fameux “Sing Loud, Sing Proud”.
Comme il se doit, les titres sont courts, intenses et énergiques, surtout sur le début de l’album. Ils ne dépassent les 3 minutes qu’en milieu d’album, apportant presque une respiration. Quelques titres repris d’autres artistes viennent agrémenter l’album comme la Folkeuse Florence Reece. Mais avec ce son Street-punk, le groupe parsème ses titres de quelques samples bien sentis pour renforcer une ambiance très “Pub”. Ainsi entend on les verres cogner derrière les applaudissements dans “The Wild Rover”, chanson folk traditionnelle. On imagine particulièrement bien ce que peut donner le groupe en live, ne serait-ce qu’après cette intro sous les cris de “Let’s go murphys !”. Leur hommage à leur ville est particulièrement bien senti, et ne fait pas son age (1885 !). Car malgré ce mélange de titres anciens et titres personnels, l’album garde de la cohérence et surtout une énergie communicative.
L’apport de la cornemuse et de la flute est considérable dans cette homogénéité. Ils parlent évidemment de légendes celtiques. Mais en bons punks, ils parlent aussi politique comme dans “The new american way” (paradoxalement un titre qui rappelle R.E.M dans ses couplets…)avant que la rage ne revienne . La religion est également présente, ce qui ne manque pas de surprendre… mais après tout, elle est aussi au coeur de la culture celtique. Le groupe est d’ailleurs aussi efficace sur des titres plus folk , comme l’excellent “The Torch”.
Comme souvent, les métissages musicaux donnent des disques réussis et avec les Dorpkick Murphys, il y a de quoi faire tant la richesse culturelle transparait. Vous serez donc bien inspirés de piocher dans d’autres opus de leur discographie. Et surtout les voir en live…. (ils étaient au Hellfest en 2012)
PS : Pour ceux qui seraient inquiet du coté Oi! du groupe, sachez qu’ils se sont déjà illustrés à faire le coup de poing face à un fan ayant fait le salut nazi dans un de leur concert… histoire de remettre les choses en place ;-)
Membres : Ken Casey, James Lynch, Spicy McHaggis, Ryan Foltz, Marc Orrell, Al Barr
Titres : “For Boston” (T.J. Hurley), “The Legend of Finn MacCumhail” , “Which Side Are You On?” (Florence Reece) , “The Rocky Road to Dublin” (Traditional) , “Heroes from Our Past” , “Forever” , “The Gauntlet” , “Good Rats” , “The New American Way” , “The Torch” , “The Fortunes of War” , “A Few Good Men”, “Ramble and Roll” , “Caps and Bottles” (Casey) , “The Wild Rover” (Traditional) , “The Spicy McHaggis Jig”