Géopolitique - Asie Pacifique, ca se passera là...
La semaine dernière, un article se demandait si ce qui se passe en Syrie n’est pas le début d’une troisième guerre mondiale. Mais sans doute faudrait-il regarder ailleurs…
Car du coté de l’Asie et du Pacifique, les tensions ne manquent pas. Le rapprochement Russie-Chine pour peser face à l’OTAN est à prendre en compte, même si c’est transitoire. Commercialement, les alliances sont à l’ordre du jour. L’administration Obama a tenté d’étendre son influence via des accords commerciaux regroupés dans ce que l’on appelle le “Pacific Trade Act”. Mais à l’image du traité TAFTA dans l’Atlantique Nord, ce n’est pas sans danger. La surprise vient de ce qu’une des artisanes de ce pré-accord, le dénonce aujourd’hui. Et c’est la candidate Hillary Clinton qui le fait, cherchant aussi à rallier son aile gauche dans sa campagne présidentielle. Parallèlement à cela, un sommet Chine-Corée du Sud-Japon se monte avec à la fois des intérêts commerciaux mais aussi géostratégiques.
Ainsi, on voit le Japon fournir de la technologie à l’Australie pour des sous-marins. Et dans le même temps, la fourniture de 8 sous-marins au Pakistan se conclut pour la Chine avec la construction de la moitié de ceux-ci au Pakistan. Le marché de l’armement est décidément florissant. Les tensions persistent toujours entre Pakistan et Inde au Cachemire. Les iles Paracels sont toujours un point de tension entre la Chine et ses voisins du sud. Taïwan est toujours revendiqué par la Chine et il ne faut pas oublier la Corée du Nord qui joue avec le feu pour se renflouer périodiquement, ou plutôt renflouer sa caste dirigeante. Les guerres civiles ne sont pas loin non plus, comme en Thaïlande ou en Birmanie toujours tenues par des dictatures militaires. Sur le fond, il s’agit aussi de luttes d’influence pour des ressources pétrolières ou le passage d’Oleoducs.
Quand on regarde les derniers conflits, ils sont bien dûs à des problèmes de ressources ou de territoires. Le jeu d’alliance qui se construit créera l’équilibre ou le déséquilibre des forces qui peut basculer dans le conflit ouvert. L’évolution du marché Chinois ne sera pas sans influence car si l’économie ralentissait, une orientation militaire pourrait être vue comme une porte de sortie par un gouvernement qui aurait à cœur de montrer la grandeur retrouvée du pays. Les nationalismes sont bien à l’ordre du jour, même au Japon, longtemps absent militairement des opérations internationales. Entre appât du gain et danger, les choix sont souvent vite faits. Beaucoup de prédictions d’un conflit mondial dans moins de 50 ans se succèdent aujourd’hui, en tout cas. Il vaut mieux ne pas parier, parfois…