Musique - Anathema - A sort of Homecoming (2015)
Anathema nous avait laissé un bon souvenir avec son album accoustique Hindsight. Les voilà maintenant avec un live très particulier….
Il a été enregistré dans une église, la Cathédrale de Liverpool, avec un son semi-acoustique. On y retrouve dans ce double CD, des morceaux anciens comme des titres du dernier album, Distant Satellites. On retrouve toujours les frères Cavanagh aux commandes avec l’ajout de David Wesling au violoncelle et d’Anna Phoebe au violon. L’ambiance du concert rappelle les concerts classiques mais bascule vite dans un concert acoustique avec la magnifique partie 2 de The Lost Song. La voix de Lee Douglas s’impose au coté de celle de Vincent Cavanagh. On entend le public applaudir sur des titres pourtant loin d’être des hits pour live. Mais il faut dire que ce concert est un ensemble, installant une ambiance avec sobriété. Il n’y a qu’à écouter par exemple l’introduction de “Untouchable” pour en être convaincu.
Ce que l’on ressentait déjà avec Hindsight se retrouve ici. Les mélodies sont ciselées, et cette fois avec plus d’harmonies vocales entre Lee et Vincent. Rien n’est immédiat surtout avec des morceaux dépassant les 6 minutes pour ouvrir ce concert. “Thin Air” et son introduction en percussion puis guitare acoustique, ne modifie en rien ce rythme particulier et qui, là encore, rappelle plus un concert classique qu’un concert rock ou pop. Il y a du recueillement autour de ces morceaux guitare-voix ou piano-voix. On pense même parfois à la simplicité du piano d’un Joe Hisaishi comme pour “Anathema” et son gimmick. Que la période “Metal” du groupe semble loin lorsque l’on se laisse emporter par la voix de Lee sur “Ariel”. Nous en sommes presque à écouter du néo-classique, pas si éloigné du récent travail de Zoe Keating, par exemple. Le violoncelle et le piano se marient ainsi à merveille avec la voix à la fois légère et profonde de Vincent sur “Electricity”.
C’est un double album, live de surcroit. C’est donc un long moment que l’on est invité à partager. L’atmosphère y est importante et l’enchainement des morceaux est primordial. Ce n’est donc pas le type d’oeuvre que l’on va écouter distraitement en picorant. On ne se lève pas non plus comme dans un concert de rock, même s’il y a des moments de grace. Ainsi, le poignant “The Beginning and the End” a son petit effet tandis que le très progressif “Take Shelter” produit des réactions dans une foule très expressive. D’ailleurs, la seconde partie du concert est moins acoustique. Mais il ne faut pas rajouter grand chose à “A Natural Disaster”, autre grand moment. Ce sont d’ailleurs des morceaux déjà très efficaces sur Hindsight qui terminent ce beau moment musical après les traditionnels remerciements.
Anathema continue d’évoluer musicalement, revenant presque aux sources de la musique. Que nous réservent-ils à l’avenir ? Laissons leur la joie de nous en faire la suprise.