Cinéma - The Thing de John Carpenter (1982)

Encore un film dont j’ai repoussé longtemps le visionnage tant il aborde une partie de mon imaginaire d’adolescent. Adapté d’un court roman des années 30, il ne peut caché ses liens avec d’autres classiques de la science-fiction…comme Lovecraft.

Tout se passe en Antarctique. Après une courte séquence où une navette spatiale arrive sur terre, le film s’ouvre sur un hélicoptère qui poursuit un chien de traineau dans l’immensité enneigée pour le tuer à coup de fusil. Le chien finit par se réfugier dans la base américaine locale et l’hélicoptère se pose, le tireur en descend et tente de tuer le chien. Les américains s’interposent et tuent le tireur (un membre de l’équipe norvégienne) qui par mégarde fait aussi sauter son propre hélicoptère…Mais lorsque les américains mettent le chien à l’abri avec ses congénères, il les tue en se … transformant en monstre difforme. Entre temps, les américains ont rendu visite à la base norvégienne où tout le monde est mort dans des conditions atroces et où ils trouvent un cadavre à l’apparence inhumaine et monstrueuse.

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Nous sommes dans un film de genre, entre science-fiction et horreur, un peu comme Alien…puisque nos héros américains, emmenés par l’acteur fétiche de John Carpenter, Kurt Russel, vont devoir survivre à cet «alien». J’en avais lu le plus grand bien avec, disait-on, des inspirations lovecraftiennes. J’en attendais certainement trop car si l’ambiance est pesante et propre à la paranoïa, je n’ai pas retrouvé l’imaginaire de la nouvelle «Les Montagnes Hallucinées» puisqu’il s’agit bien de celle-ci. Lovecraft l’a écrite peu avant l’auteur de la nouvelle/court roman de John W. Campbell, les deux étant parus dans des pulps de l’époque. Il n’y a pas cette cité incroyable que j’ai fantasmé après avoir lu Lovecraft et la représentation du vaisseau ne colle pas trop à l’apparence du «monstre». Mais il y a tout de même cette ambiance où l’on soupçonne tout le monde de porter en lui les germes du monstre. On esquisse la folie mais Carpenter n’y va pas vraiment. Le spectateur voit parfois même plus d’indice que les protagonistes et c’est dommage. La représentation de «la chose» était impressionnante sans doute en 1982 mais avec l’age, ça ne fait plus le même effet. Carpenter hésite entre montrer totalement et masquer et c’est bien moins efficace que ce que fit Ridley Scott, pour ne citer que lui, 3 ans auparavant. Le parallèle est facile car nous sommes aussi dans une sorte de huis-clos de survival-horror. Carpenter était bien plus efficace dans son New York 1997, selon moi.

Ce n’est pourtant pas un film raté, même si le box-office fut mauvais. Il est très efficace mais il a vieilli, comme beaucoup de films de ce genre des années 70-80. On ressent l’angoisse que cette monstruosité réveillée par les humains ne se propage sur terre. On doute des autres, même de soi. Je passe sur tous les parallèles qu’ont vu certains avec les maladies, la peur du rouge, etc… Je ne pense pas que Carpenter ait fait autre chose que son job pour rendre l’angoisse et construire la première pierre de ce qui deviendra une trilogie (avec le très moyen L’antre de la folie, et le passable Prince des ténèbres). C’est surtout à partir de ce film que le déclin du réalisateur commence…mais c’est une autre histoire. Reste un bon film du genre mais que je ne mettrai pas personnellement dans le panthéon du cinéma.

Ce film fait partie du challenge IMDB Top250

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Ecrit le : 06/03/2014
Categorie : cinema
Tags : cinéma,film,1980s,épouvante,science-fiction,

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