Cinéma - Stand By Me de Rob Reiner (1986)
Encore une adaptation de Stephen King, mais cette fois par le jeune Rob Reiner, tout juste remis de son Spinal Tap. Forcément, on s’attend soit à rire, soit à avoir peur.
Au fin fond de l’Oregon, quatre garçons partent à la recherche du corp d’un enfant de leur age, disparu quelques temps plus tôt. Mais la séquence d’ouverture où l’on voit un adulte qui lit le gros titre d’un journal laisse penser à de longues conséquences de cette virée nocturne. L’affiche un peu cheap laisse pourtant présager d’un film cool, peut-être un film d’ados mais immédiatement je pense à d’autres histoires de Stephen King avec des adolescents comme héros…et victimes. J’ai vu pour la première fois ce film après d’autres de Reiner, surtout après le magnifique «Misery», après «Princess Bride», «Des Hommes d’honneur» ou l’admirable «Quand Harry rencontre Sally»…tout ça pour m’apercevoir de l’impact de ce réalisateur sur les années 80-90, avant qu’ils ne fassent rien de marquant depuis les années 2000. Mystère…
Et sans avoir beaucoup de surprises, ce film est attachant. Déjà parce que Reiner prend le temps d’installer nos quatre héros. Il y a surtout Gordon Lachance (Will Wheaton) et Chris Chambers (River Phoenix), les leaders du groupe. Les deux autres représentent le marginal, Teddy Duchamp (Corey Feldman) et le petit-gros (Jerry «Sliders» O’Connel !)…Chris apparaît d’abord comme le Bad Guy du groupe avant de se révéler sous un autre jour, tandis que Gordie est hanté par la perte de son frère Denny (John Cussack). Le fait d’être confronté à la mort à travers ce gamin disparu va se révéler crucial. Mais pour qu’il y ait une tension dans l’histoire, il faut de vrais méchants. C’est le rôle de cette bande de jeunes gens, menés par Ace (Kiefer Sutherland), qui se retrouvent aussi sur la trace de ce jeune garçon. Telle une course au trésor, nous voilà à les suivre alternativement, tout en sachant qu’un objet peut faire basculer l’histoire : Un flingue ! Cette tension permet à cette histoire d’enfance de garder le spectateur en haleine.
Le film est attachant par ce lien avec notre propre enfance dans les différents types de personnage. La ficèle est peut-être usée mais ça fonctionne pour bon nombre de spectateurs. La tension peut nous emmener dans une fausse piste et crée le risque de la déception. Reiner joue surtout sur la nostalgie de l’enfance que nous portons souvent, une nostalgie plutôt masculine ici car il n’y a pas de personnage féminin… parlant. La mélancolie qui reste très pesante dans le film n’est pas totalement exploitée dans sa conclusion et c’est dommage. Car l’attachement ressenti pour ces 4 personnalités qui suivent des rails pendant plus d’une heure et demi quitte la voie bien tracée sans destinations. De là à rendre le film culte, je ne suis pas client. Il y a bien ces jeunes acteurs dont certains seront célèbres, mais il manque quelque chose pour rendre ce film inoubliable pour moi.
Ce film fait partie du challenge IMDB Top250