Cinéma - Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg(1998)
Steven Spielberg aura vraiment touché à tous les styles avec souvent beaucoup de réussite. Pour les films de guerre, c’est bien ce Soldat Ryan qui laisse de grands souvenirs.
…et surtout le souvenir de cette monumentale scène de débarquement en Normandie. La caméra est au cœur de l’action, dans une véritable boucherie, n’épargnant rien au spectateur, après avoir fait connaissance avec quelques uns des protagonistes malheureux juste avant dans les barges. Et parmi tous ces soldats, il y a des membres de la famille Ryan, décimée en une journée. La mère va recevoir la visite d’un représentant de l’armée, lui annonçant le décès de ses enfants. Mais il en reste un, un seul, quelque part en Normandie alors que les troupes alliées se réorganisent. Allez savoir pourquoi un haut gradé décide de l’épargner !? Reste à trouver les volontaires pour ramener ce soldat.
La scène d’introduction a tendance à écraser tout le film et pourtant il y a d’autres morceaux d’anthologie. Déjà, il faut que le groupe chargé de ramener Ryan nous soit sympathique, malgré les caractères différents. Il y a le capitaine Miller (Tom Hanks, toujours impeccable), mais aussi Reiben (Edward Burns), Mellish (Adam Goldberg), Caparzo (Vin Diesel…on l’oublie), Wade (Giovanni Ribisi),…j’en oublie et tous ne survivent pas pour cet homme. Il y a cette scène de la défense du pont de Ramelle. Mais j’ai aussi d’autres images en tête comme les visages de ces jeunes allemands aux abois, des populations civiles qui perdent leurs maisons. Tout cela est bien rendu… dans un esprit cinématographique.
Car ce n’est pas un documentaire et évidemment, Spielberg prend des libertés avec la réalité. Il en rajoute dans le spectaculaire et certains historiens dénonceront cela. Il y a malgré tout une esthétisation de la guerre pour en dénoncer l’horreur tout autant que pour montrer que ces soldats qui ont débarqué furent des héros, souvent malgré eux car il fallait déjà survivre. La question de fond de savoir pourquoi sauver un homme en en sacrifiant d’autres est posée. Plus généralement, c’est aussi le fait de sacrifier arbitrairement des hommes pour des territoires, des possessions, le fond même de la guerre. On voit aussi les exactions qu’il peut y avoir, loin de toutes les conventions signées. La guerre dans son horreur. Et ce film va donner naissance à un jeu, Medal Of Honor Débarquement alliés, qui en reprend la trame dans ce (presque) premier opus. Il fut développé par Dreamworks interactive, filiale jeu vidéo de la boite de Spielberg, Katzenberg et Geffen. On se retrouve dans cette même scène d’introduction sauf que ce n’est qu’une vie virtuelle.
J’ai revu encore récemment le film et j’ai toujours du mal à regarder cette boucherie, ou même à comprendre cette décision. J’en avais même oublié la partition du fidèle John Williams. Il y a aussi cette scène finale, plus contemporaines mais je n’en dirais pas plus car peut-être n’avez vous pas vu le film. Un film qui passe l’épreuve du temps comme beaucoup de films de guerre. Car si les armes ont changé, le résultat reste le même pour les conflits modernes.
Ce film fait partie du challenge IMDB Top250