Cinéma - Snowpiercer, le Transperceneige de Bong Joon-ho (2013)
Voilà un film américano-coréen inspiré d’une BD française qui promettait beaucoup par son scénario atypique. Entre catastrophe écologique, lutte des classes, le train allait-il se frayer un chemin vers le succès ?
En 2014, une tentative de géo-ingénierie contre le réchauffement climatique entraîne un cataclysme : une glaciation de toute la planète, détruisant la vie et exterminant presque toute l’humanité. En 2031, des passagers enfermés dans un train forcé à rouler continuellement sont les seuls survivants sur Terre. Les habitants des derniers wagons, contraints de vivre dans la promiscuité et le rationnement, se révoltent.
Evidemment, en cette période de crise et de révoltes, ce film résonne d’une manière différente. Ce n’est pas le seul en ce moment à Hollywood à aborder cette thématique. On a vu déjà Elysium….Mais cette fois, c’est le réalisateur coréen Bong Joon-Ho qui amène sa pate, après son fameux Memories of Murder. On retrouve également son acteur fétiche Song Kang-Ho face à l’américain Chris Evans, un peu plus intéressant que dans Captain America. Si l’ésthétique du film est soignée, si le scénario tient bien la route en abordant différents aspects de la survie de l’être humain dans un milieu clos ou fini, il y a quelques problèmes d’équilibre.
Equilibre entre le présumé héros interprété par Chris Evans et les personnages secondaires qui s’avèrent finalement plus riches à comprendre (notamment, les deux personnages joués par les acteurs coréens…). La scène explicative d’Evans est baclée et la conclusion peu crédible dans son déroulement. Equilibre entre la magnétique Tilda Swinton et la profondeur de son personnage qui mériterait de sortir du cadre même de l’adaptation. On ne parvient pas à prendre ces “leaders” en affection alors que des personnages secondaires s’avèrent plus fédérateurs. Ceci donne une apparence froide….normal vous me direz pour un film de glaciation.
Finalement, la réussite en revient surtout au monde créé par les auteurs de la BD, parue en épisode dans le mythique périodique (A Suivre). Les références à Soleil Vert, La Compagnie des Glaces et même au Meilleur des Mondes, sont évidentes et font de ce film une porte d’entrée intéressante pour ces oeuvres. La réflexion s’impose justement sur l’évolution que donne le conducteur du train à son arche, résumé forcé de la terre et qui ne peut plus croitre. La croissance, un mot en question sous-jacente.