Musique - Shaka Ponk - The White Pixel Ape (2014)
Qu’il semble loin le temps où Shaka Ponk se voulait un groupe metal zen….Oui, Shaka Ponk mèle les influences, les opposés, dépasse les frontières. Créé à Los Angeles, installé à Berlin puis revenu en France, le groupe enchaine les succès. Première partie des Guns, Victoires de la musique 2013 pour leur tournée, décorés Chevalier des Arts et Lettres, on peut penser qu’ils ont atteint le sommet. Confirment-ils avec ce quatrième album?
6 personnes et une mascotte (Goz, le gros singe virtuel) composent ce groupe et certainement autant d’influences. On y trouve du Metal, de la Pop, de l’Electro, du Funk, du Ska, du Hip Hop…..Bref, ce que l’on adore ici à Histozic. Mais après autant de succès passés, bien des groupes s’égarent, essaient de reproduire les recettes en perdant le plaisir de créer. Avec The White Pixel Ape, le menu annoncé comprend tout ce qui fait le charme de ce groupe “Rock” atypique.
“Lucky Girl”, par exemple est un bon titre Funk Rock qui rappelle les prestations passées de Skip The Use. Un solo, une rythmique appuyée, un bon groove parfois un peu gachée par le phrasé caricatural du chanteur. Mais Shaka Ponk adore surprendre et c’est gagné avec “Wanna Get Free”, taillé Dancefloor avec ses multiples effets, son refrain presque disco sur un riff de gratte. “Monkey on the Wall” reste dans ce coté rock festif avec Frah au chant. Ca sent un peu le déjà entendu mais c’est efficace. Bref, on attend la deuxième lame. L’intro électro de “Scarify” avec cette fois Sam au chant, semble nous la promettre. Ca groove toujours méchamment, on penserait presque à du Prince dans sa grande période. Mais on ne décolle pas vraiment totalement….jusqu’à ce qu’arrive le flow hip hop, les choeurs, le déchainement de la ligne basse et de la rythmique guitare. Que voulez vous, le morceau fait 6 minutes 51….Il faut être patient avec le gorille ! Mais maintenant il est déchainé….Il nous file même de grosses baffes Metalleuses dans “Black Listed”. On est entre Ska, punk et Metal. Le gorille a du manger un sacré concentré de banane !
Oh, serait-il fatigué avec l’intro synthétique de “An Eloquent” ? Pas vraiment car ça repart dans un pogo endiablé avec “W0tz Goin’ON” pour ensuite s’évader sur le rythme hispanisant de “Story O’ my LF”. Cette coloration se retrouve dans le très rock “Gimme Guitarrrrra”qui doit envoyer sacrément en live,façon Ska rock ! Dommage que le refrain de “Last Alone” nous rappelle trop un vieux Placebo. Mais on retrouve de l’allant avec toujours cette efficacité mélodique sur “Altered Native Soul”, totalement rock alternatif. Le gorille a a peut être le poil blanc, il ne vieillit pas ! Il se repose un peu sur la balade “Heal me Kill me” où Sam montre sa qualité vocale. Mais notre singe préféré ne peut décidément rester calme. Il est parti chercher un orgue, pour mieux le balancer contre le mur et agiter sa belle crinière sur le riff de “6x Love”. Sacré final!
Après tout ça, que peut on dire sinon un “Mission Accomplie”. On aurait pu craindre un embourgeoisement, une dérive “branchouille” mais il n’en est rien. Le groupe reste le petit caillou rock dans notre paysage musical trop sage. A se demander pourquoi il se retrouve si seul aux sommets des charts dans ce créneau…Mais pour ça, on a les (à suivre…)