Cinéma et Musique - Ram-Leela – OST (2013)
La musique est indissociable des films de Bollywood. Ram-Leela entreprend d’adapter un classique, Romeo et Juliette, dans l’environnement indien. Mais si on ne se focalise que sur la musique, il y a de quoi se passionner pour cette bande son.
Inutile de revenir sur l’histoire de ce film, ni sur son réalisateur, Sanjay Leela Bhansali. **Ce qui nous intéresse est la partition de **Monty Sharma à laquelle le réalisateur a pris une grande part. D’une famille de musiciens réputés dans le cinéma, et ce film est sa 8ème oeuvre. On le connaît déjà pour un autre chef d’oeuvre du cinéma indien : Devdas. En s’attaquant à l’oeuvre de Shakespeare, les références ne manquent pas
Avec “Ang Laga De”, et l’introduction chantée par la chanteuse Aditi Paul (les acteurs sont doublés pour les chansons), on trouve immédiatement l’ensemble moderne même si cela reste, évidemment très indien. Les parties de violon avec quelques notes de piano donnent un coté à la fois grandiose et mélancolique tandis que le break avec les choeurs et les percussions renseignent sur la tonalité cinématographique. Une introduction d’une grande beauté. C’est Shreya Ghoshal qui entonne le second titre, “Dhoop” (soleil), avec sons de harpes et cithare. La voix de la chanteuse est sans doute plus caractéristique de la musique indienne et convient parfaitement à un morceau moins moderne mais tout à fait réussi. On rentre dans plus de modernité sur “Ishqyaun Dhishyaun”, interprété par le chanteur Aditya Narayan. Sur un fond classique, on retrouve des intonations hip-hop et même des riffs de guitare électrique. Un mélange parfaitement réussi et réussi. “Laal Ishq”, interprété par Arijit Singh est plus posé, plus planant avec ses longues mélopées, ses choeurs et donc plus typique de la musique traditionnelle. Mais en rajoutant de la guitare et avec un refrain facile à reprendre, on se rapproche d’un excellent titre pop que l’on prend plaisir à réécouter.
sur “Lahu Munh Lag Gaya”, c’est Shail Hada qui commence la chanson où l’on retrouve le son du Shenhai ou du Thavil accompagné de percussion. Ici on reste dans le traditionnel et c’est une réussite. Le titre “Mor Bani Thanghat Kare” est le premier duo entre Aditi Paul et Osman Mir. Un titre plutôt lent très marqué par les percussions qui lui donne une tonalité dure. Mais l’arrangement reste moderne avec des lignes de guitares et de basses. “Nagada Sang Dhol”, (presque) deuxième duo a tout d’un hit en puissance. On est véritablement pris par la puissance des choeurs, le rythme, et la voix de Shreya Ghoshal ici beaucoup plus grave que dans son premier titre. “Poore Chand” est plus nocturne et mystérieux. Encore interprété par le chanteur Shail Hada, on retrouve les mêmes sonorités que son titre précédent mais agrémentés de violons pour donner plus de grandiose. “Ram Chahe Leela” commence par une puissante ligne de basse avec la voix de la chanteuse Bhoomi Travedi. Ca groove sévère, c’est très hip hop et la production se lache sur les effets de reverb. Une rupture bien à propos et d’une grande efficacité. Tout cela pour le titre final “Tattad Tattad” avec son intro à la guitare électrique, des choeurs masculins grandioses. Un vrai final à la bollywood avec Aditya Narayan au chant. C’est une véritable invitation à la fête et au chant. On crie, on tape des mains, on ne s’en lasse pas et on voudrait que cela continue. Quoi de mieux pour terminer cette magnifique bande originale !
Monty Sharma confirme ici tout le bien que l’on pensait de lui depuis Devdas et s’affirme comme un des meilleurs musiciens indien. Il ne nous reste plus qu’à l’écouter sur une oeuvre moins cinématographique.