Musique - Polysics – 15th P (2012)
Difficile de présenter un groupe Polysics ou encore de choisir un album représentatif. Groupe japonais inclassable au look inspiré par les tout aussi inclassables Devo, Polysics est un ouragan scénique qu’un CD ne peut contenir.
Pourquoi ce 15th P ? Pourquoi pas… Il marque un virage plus rock du groupe. Mais revenons à l’origine d’un groupe dont le nom est emprunté à un synthé Korg. En 1997, ces étudiants se réunissent autour de Hiroyuki Hayashi. Ils s’inspirent alors de la New Wave avec des sons électroniques très basiques. Les premiers albums ne sortent qu’en 1999, et leur énergie punk sur un son synthpop ne tarde pas à faire mouche. Ce n’est pas un hasard de retrouver un album baptisé Eno en 2001, hommage à peine masqué au grand Brian. Le groupe sort peu à peu de son Japon pour des premières parties en Europe et aux Etats-unis. Leurs prestations scéniques, leur originalité et leur énergie finissent par séduire peu à peu. Les membres ont pourtant changé depuis les débuts mais il reste Hiroyuki Hayashi pour tenir la barre avec maintenant Fumi à la basse et synthés et Yano à la batterie.
Quand on parle de virage rock avec 15th P, c’est surtout par la place tenue par la guitare par rapport aux synthétiseurs. Mais que les fans des premières heures du groupe, Polysics reste fidèle à son son chiptune et à son énergie punk. Il en est ainsi dès la première seconde de cet album. “Buggie Technica 2012” et sa voix robotique ne sert que d’introduction mais allie des sonorités rock rétro avec le son de synthé très typé années 80 sur un rythme effréné. Cela n’arrête pas avec le météorique Ariga Toisu! Ah ne cherchez pas à comprendre, les textes de Polysics sont connus pour leurs nonsens et le mélange d’anglais et de japonais. On se croirait plongé dans un jeu vidéo, le titre empruntant d’ailleurs un sample d’un ancien titre de … Polysics. Ils adorent recycler, que voulez vous. Mais malgré des sonorités froides et parfois industrielles, ils parviennent à dégager une chaleur qui tient pour beaucoup à la rythmique et à l’énergie. Les riffs de guitare distordus répondent à des lignes de synthés aussi inattendus que déstructurés. La petite voix de Fumi intervient bien plus qu’auparavant dans ce joyeux foutoir. Les riffs sont classiques et simplistes sur Mix Juice, morceau fusion d’une efficacité certaine.
Impossible de reprendre son souffle… Whip and Horse est une course sans fin qui ne trouve pas de fin dans la mitraillette sonore de Good Living. On s’imagine faire un pogo endiablé devant le groupe sur scène. Ah si, il y a une pause, si l’on peut dire, avec Friends Kechak, intermède sonore étrange. On revient même à de la synthpop avec l’intro de Mecha Mania Boy et son refrain très new wave, mais qui n’aurait pas choquer en pleine période glam, chez… Eno. La course reprend avec 1.2.Daa! … L’auditeur s’essoufle devant tant de débauche énergétique. L’humour transparait malgré la barrière de la langue comme dans le très guilleret 783640 que l’on se surprend à reprendre en choeur avec la chanteuse. ….Et c’est déjà fini. Oui, à force de courir tout le temps, on s’étonne d’être arrivé si vite la fin. Alors on s’en reprendra bien une petite dose, histoire d’en découvrir encore quelques secrets.
Une dose de Polysics au réveil et la journée démarre du bon pied !