Cinéma - New-York Miami de Frank Capra (1934)
Voilà une comédie classique qui est restée longtemps sur ma «pile à voir», sans que je sache pourquoi. Elle a en effet tout pour me plaire.
En effet, c’est une comédie classique de Frank Capra, qui arrive quelques années avant les sommes du genre comme son «Extravagant Mr Deeds», son «Mr Smith au sénat» ou encore «Arsenic et vieilles dentelles» dans des genres différents. Ici, il s’agit du prototype même de la comédie romantique, un genre que j’affectionne aussi. On voit sur l’affiche que le studio mise finalement plus sur ses stars que sur une quelconque histoire ou un titre. Quelques étoiles en plus des visages et ça faisait venir le spectateur. Clark Gable, on connaît encore bien avec «Gone with the wind» mais on a oublié la française Claudette Colbert, première à remporter un Oscar…l’année suivante. Elle avait une présence, une photogénie en plus de l’énergie et …aucun accent puisqu’elle était installée aux USA depuis son enfance. Elle était une des stars de la Columbia tandis que Gable était prêté (ça se faisait comme au foot maintenant) par la MGM. Je passe sur la petite histoire du film qui a eu du mal à se monter, à trouver des acteurs…
Ce qui m’intéresse, c’est cette improbable aventure d’une riche héritière (Claudette Colbert) dont le père refuse le mariage avec un playboy et qui s’enfuit de son yacht pour retrouver son bien aimé. Elle croise alors un journaliste miteux (Clark Gable) qui passe un marché avec elle (il l’aide mais elle lui laisse l’exclusivité de l’histoire). Ok, les plus perspicaces auront devinés que ces deux là vont trouver l’amour en route et finir probablement ensemble après s’être détestés. Peut-être qu’à l’époque on se doutait moins du stratagème mais vu l’affiche, on se doutait un peu du truc. Là n’est pas l’intérêt du film mais c’est le déroulé, les hauts et les bas, les dialogues incisifs (nous ne sommes qu’à 5 ans du début du parlant) qui font tout le sel de ce type de comédie qu’on retrouvera au top avec «L’impossible Mr Bébé» chez Howard Hawks ou «Indiscrétions» chez George Cukor. C’est bien simple, on a l’impression que beaucoup de réalisateurs de comédies modernes ont pioché des éléments ici.
Le film sort toutefois de ce genre parce que c’est aussi un «Road movie» emmenant de Miami à New-York (et pas l’inverse)…Mais c’est aussi un «Buddy movie» par l’opposition de style entre le duo en tête d’affiche. Le tout est évidemment parfaitement servi par la photographie de Joseph Walker et pour le même prix, on a même une chanson. Il ne gagna pourtant pas de prix dans ces domaines. Claudette Colbert sort de ses rôles de femme fatale pour une pure comédie qui sonne parfaitement juste. Et Gable reste évidemment un vrai mâle mais pas seulement, ce qui lui valut aussi un oscar comme sa comparse (redorant aussi son image chez moi…). A le revoir aujourd’hui, en dehors des scènes qui font trop «studio» et de quelques effets datés, ça reste un modèle de comédie avec son lot de rebondissements, ses scènes cultes (l’auto-stop, «les murs de jericho»..)…A tel point que je me dis que j’aurais du le voir bien plus tôt…A voir absolument.
Ce film fait partie du challenge IMDB Top250