Musique - Earl Sweatshirt – Doris (2013)
Signé sur le label Label de Tyler the creator, Odd Future, Earl Sweatshirt est une des dernières pépites du rap US. Après un bon premier album, Doris est son second opus, attendu au tournant.
On peut dire que Thebe Neruda Kgositsile a eu une enfance tourmentée à Los Angeles. Un père sud africain poète et activiste. Découvert par Tyler the Creator à 14 ans. Premier album à 16. Et puis départ pour les Samoa dans une maison de redressement….Le voilà de retour à 19 ans avec ce nouvel album où il a certainement beaucoup de choses à raconter. Et cette fois avec beaucoup d’invités!
Première surprise, malgré la participation de Pharell Williams dans sa carrière, le jeune Earl n’a pas succombé aux sirènes du rap mainstream. Au contraire, le flow est mis en avant avec un beat minimaliste, quelques intermèdes musicaux. Ca sonne même très East coast, peut être sous l’influence de RZA, présent sur “Molasses”. C’est bien toute l’écurie Odd Future qui s’est penchée sur le berceau de ce nouveau bébé. Un coté jazzy sur “Chum”, qu’il chante seul ou plus classique sur “Sasquatch” avec son mentor. Il y a à la fois de la diversité et de l’unité dans tout cela. Une ambiance plutôt rétro comme dans le “Centurion” en duo avec Vince Staples. Nous sommes assez loin de l’exhubérance et de la surproduction d’autres rappeurs west coast. Il se dégage une ambiance unique de ce disque.
RZA passe donc gentiment le témoin et en profite pour réunifier les deux côtes. “Whoa” en est l’illustration avec la patte du maître Tyler et l’utilisation de quelques notes de piano jazzy. Le flow lancinant d’Earl fait mouche. C’est cru, c’est percutant, comme une poésie moderne à l’image de ce LA qui nous engloutit. Beaucoup des titres ont été écrits avant le départ aux Samoa et on veut bien le croire. Cela en fait incontestablement l’un des albums les plus marquants de 2013. Reste maintenant à durer, ce qui n’a rien de facile, en rap comme ailleurs.