Cinéma - Pop Redemption de Martin Le Gall (2013)
C’est l’une des comédies françaises du moment. Avec, pour la première fois, le chanteur Julien Doré à l’écran. Filmé dans l’environnement du HellFest, tous les amateurs de Metal vont être séduits, mais pas qu’eux…
Chaque été, depuis leur adolescence, les Dead MaKabés se paient ce qu’ils appellent prétentieusement une « tournée d’été » – quelques concerts dans des festivals du fin fond de l’Europe. Après des années de galère, les 4 copains et membres du groupe décroche enfin le Graal : Un concert au HellFest, le plus grand festival de Hard Rock et Metal en France (ndlr : du 21 au 23 juin à Clisson cette année). Bien que pratiquant un style musical extrême, le Black Metal, ils n’en sont pas moins des musiciens et des hommes comme les autres dans la vie. Ils doivent gérer des problèmes personnels, la crise de la trentaine, la difficulté d’être fidèle à ses idéaux et des rivalités dans le groupe. Réussiront-ils à rejoindre Clisson sans se séparer ?… La trame du scénario n’est pas sans rappeler une autre comédie loufoque qui a la musique comme environnement : les Blues Brothers.
C’est aussi un groupe de losers sympathiques, responsables de petits délits, fuyant les autorités et embarqués malgré eux dans un road movie improbable. En accord avec ce modèle américain, Pop Redemption offre une galerie de seconds rôles, mais pas de figures mythiques de la musique en guest stars. Les amateurs de metal reconnaîtront les allusions à Ozzy Osbourne ou Alice Cooper dans le personnage de la star du Hell Fest Dozzy Cooper ; quant aux nom du groupe, Dead MaKabés, il ne va pas sans rappeler le punk hardcore Dead Kennedys. Ils s’enthousiasmeront de la bande-son tout en souriant des chansons du groupe dont la technique n’en est pas moins parfaitement maitrisée par un Julien Doré qu’on n’attendait pas aussi bon. Au rayon bonnes surprises, nous avons aussi Audrey Fleurot (Intouchables), irrésistible dans ce registre de la comédie ; on aimerait le voir plus souvent à l’écran. Alexandre Astier (Kaamelot) campe un second rôle tordant (assez proche de ses personnages habituels). Le réalisateur Martin Le Gall captive le spectateur dès les premières minutes.
Malheureusement, Pop Redemption s’essouffle après une heure de road movie et s’empêtre dans la fête de la fraise qui sert de halte. Dommage, car la bonne humeur, l’autodérision et l’environnement original en font un film sympathique et tout public malgré un sujet susceptible d’a priori effrayer. En pratique, il démystifie aussi le black métal souvent affublé d’étiquettes peu reluisantes, sans tomber dans le ridicule, ce qui n’est pas une mince affaire. Et pour ceux qui souhaitent enrichir la découverte du metal et des ses différentes variantes, n’hesitez pas à venir commenter cet article.
Sorti le 5 juin 2013. Durée 1h34. Réalisé par Martin Le Gall, avec Julien Doré, Grégory Gadebois, Jonathan Cohen