Environnement - Hanoi et la mort du lac Ho Tay
Hanoï est une ville émaillée de lacs. Le plus grand est le lac Ho Tay ou, encore, lac de l’ouest. Vaste étendue d’eau de 13 km de circonférence qui a inspiré bien des poètes, elle doit maintenant faire face à un nouvel ennemi… la pollution.
En février 2011, lors de la période du Têt, le lac s’éveillait avec une curieuse brume. Ce n’est que l’habituelle pollution de la ville mais elle est particulièrement visible en ce lieu. Quelques vieux pédalos en forme de cygne sont encore utilisés mais les habitants et touristes sont plus attirés par la pagode qui est sur l’est du lac. Au sud, ce sont les ambassades qui jouxtent la rive. Entre les deux, ce sont des restaurants flottants attendant la belle saison pour reprendre de leur aura.
Mais le visiteur attentif notera rapidement l’odeur qui se dégage du lieu, les nombreux déchets flottants et les poissons morts sur les rives. Car Hanoi souffre, comme sa rivale Saigon, du mal des grandes cités en fort développement : le manque d’égouts. Cela peut se voir aussi par les plantes qui prolifèrent dans l’eau jusqu’à l’étouffer parfois.
Aux alentours, certains quartiers n’ont que des égouts à ciel ouvert charriant lors des jours à forte pluie les déchets jusque vers ce réservoir. Le lac Ho Tay est le symbole méconnu du mal qui ronge la cité depuis plusieurs décennies et qui ne trouvera de solution que par de très lourds et couteux investissements. Il faut dire que depuis leur construction en 1872, les égouts de la ville ont peu évolué et la mousson n’arrange rien. Des projets sont en cours dans ce domaine et devraient améliorer la situation en 2014 dans une partie de la ville. Espérons seulement que ce magnifique lac ne sera pas sacrifié par la politique.