Cinéma - Un Nouveau Départ de Cameron Crowe (2012)
Un film sur un homme qui rachète un zoo – quelle drôle d’idée ! Pourtant, il s’agit de l’adaptation par Cameron Crowe (Jerry Maguire, Vanilla Sky) d’un livre de l’ancien journaliste anglais Benjamin Mee qui racheta le zoo de Dartmoor. Si ce n’est que l’histoire est… transposée aux États-Unis…
Benjamin vient de perdre sa femme d’une leucémie. Il se retrouve seul à élever deux enfants qui vivent difficilement cette période de deuil. Le père lui-même peine à reprendre le dessus et décide de déménager pour éloigner les souvenirs. Voilà qu’il tombe amoureux d’une charmante maison… qui a un gros inconvénient : c’est un zoo ! Le voilà embarqué dans une lutte pour sauver les animaux et assurer la survie de l’établissement et de ses employés.
Évidemment, avec ce type de film, le spectateur se doute déjà un peu de la fin. Mais qu’importe, si le développement de l’histoire et de ses à-cotés est réussie ! Ici, c’est le deuil, la recherche d’un nouvel amour, d’un nouveau foyer. Et jamais le réalisateur ne sombre dans le pathos ou la comédie romantique. Il équilibre savamment légèreté et gravité. La gravité aussi avec l’histoire du vieux tigre, comme une répétition de la maladie de l’épouse regrettée. C’est l’un des points centraux du film qui permet au héros d’avancer. Pour la légèreté, il y a deux histoires d’amour naissantes entre le fils du héros et Lily (Elle Fanning, qui grandit bien) ainsi qu’entre le héros et la jolie gardienne en chef du zoo, Kelly, interprétée par Scarlett Johansson qui démontre sa capacité à jouer les girlnextdoor efficacement. Il faut souligner aussi la bonne place laissée à une galerie de seconds rôles – mention spéciale pour le méchant John Michael Higgins et son mètre à ruban…
Le film est un joli moment de comédie romantique. Sans esbroufe, sans innovation. Juste avec ce qu’il faut d’émotion pour faire passer ces 2h comme une lettre à la poste. Petit regret toutefois sur la place consacrée aux animaux et le peu d’insistance sur les conditions de vie de ceux-ci dans un zoo qui se voulait exemplaire à l’époque de sa création. Car si le réalisateur assène : « je préfère les humains aux animaux », ce sont pourtant ces derniers qui permettent à l’ensemble des personnages de progresser dans la vie en surmontant leurs problèmes.
Un film tout agréable qui risque d’avoir du mal à trouver sa place entre les blockbusters du moment.