Musique - Judas Priest + Duff McKagan's Loaded - Paris 2011

C’est toujours particulier d’assister à un concert d’une tournée d’adieu. Ce 20 juin 2011 marquait la dernière apparition de la bande de Rob Halford à Paris.

Quelle idée ont eu les tourneurs de positionner ce concert seulement 2 jours après le HellFest ? C’est dans un Zénith à la fosse à moitié pleine que ce concert à eu lieu. Une fosse d’autant moins remplie que les places en gradin étaient moins chères et ont même été soldées. Finalement, la salle sera au 3/4 complète mais par un public peu vivant. Car c’est tout de même un évènement, les adieux de Judas Priest à la scène métal. Déjà, il manquait KK Downing, remplacé par Richie Faulkner. Et lors de la dernière venue à Paris, Rob Halford avait donné quelques signes de faiblesses, compensées maladroitement par des effets.

Aussi, lorsque Duff McKagan et son groupe Loaded apparaissent sur scène avec un son proprement infâme, il y avait de quoi s’inquiéter. L’ingénieur du son dormait-il encore sur sa console, la mouffle coincée sur le potard du volume et des graves? On peut se le demander, tant le son était saturé, brouillon et la balance mauvaise. La voix de Duff n’est déjà pas extraordinaire mais là, le set en devenait très désagrable. Pourtant le bonhomme dégage de la sympathie, de l’énergie sur scène, rappelant ses plus belles heures avec les Guns. Mais avec des titres oscillant entre power pop, punk et hard rock, il faut que la technique suive pour vraiment capter un public froid comme un sandwich sncf. Les premiers rangs de la fosse faisaient évidemment illusion mais celle-ci étant très éparse à ce moment de la soirée, le pauvre Duff a du trouver le temps long. Surtout que son set dura plus de 45 minutes….

Les 20 minutes de pause pour changer de matériel nourissent donc les inquiétudes. Le grand rideau Epitaph masque la mise en place de la scène, même si on distingue les essais de fumigènes et d’effets lumineux. Au son d’une compil d’AC/DC, le public s’impatiente et remplit la salle. La tension monte jusqu’à ce que 2 roadies se placent pour enlever le rideau. Bam, la scène se dévoile dans un déluge de spotlights et les prètres de Judas déboulent sur scène sous les hourras….de la fosse. Surprise, le son est bon, équilibré, pas trop fort pour rester bien détaché. Et dès le premier titre, on sent un Rob Halford au mieux de sa forme. Sa voix est puissante et passe avec maestria des aigus aux graves sans anicroches. Il faut dire qu’à 59 ans, il faut pouvoir envoyer un répertoire aussi hardu que la discographie de Judas Priest. Autre bonne surprise, la présence dynamique de Richie Faulkner sur la gauche de la scène. Il fait participer la foule, assure dans ses solos, reste très cohérent dans ses poses. On pourra juste regretter la complicité qu’il y avait entre KK et Glenn. Glenn était déjà un peu plus “timide”, même s’il vient souvent près du public. Il restera toujours sur son coté droit avec son compère bassiste.

Le metal god est donc bien de retour. Marchant sur scène, s’éclipsant parfois pendant les solos, parlant un peu entre les morceaux, souriant, dansant, vouté ou chevauchant la mythique moto metal….Il est partout ce soir. Alors oui, il y a des effets sur certains titres mais ils sont parfaitement cohérents et n’enlèvent rien au talent du bonhomme. La set liste reprend au moins un titre de chaque album. On trouvera toujours des manques mais pour un concert de 2h passé, il n’y a trop rien à redire. C’est avec plaisir que l’on redécouvre un bijou comme The Sentinel, que l’on hurle pour Painkiller, que l’on applaudit pour Turbo Lover ou que l’on Headbang pour Breaking the law. Les trois guitaristes et bassistes s’en donnent à coeur joie en oscillant en choeur d’avant en arrière avec leurs instruments. La Flying V est de la fête ce soir!

Mais le temps passe si vite. Enfin pour nous car certains quittent les gradins avant même le rappel, comme s’ils n’avaient eu la permission que de 23h. Et que dire de ce public en gradin amorphe devant un tel groupe presque au mieux de sa forme et avec des hits intemporels. Alors qu’on voit un public debout pour Iron Maiden, les parisiens restent désespérement amorphes pendant les 3/4 du concert pour un groupe à la discographie au moins aussi efficace que leur confrères et concurrents de la fière albion. Allez, passons sur ce petit détail pour profiter d’un long et beau rappel en trois parties qui voit le groupe nous saluer avec Living after Midnight. Rob a enfourché sa moto qui trône au milieu de la scène et laisse ses compères faire les derniers solos de la soirée. Les fumigènes et les flammes explosent une dernière fois avant que le groupe pose les instruments pour nous saluer.

Voir un Judas Priest avec une telle forme donne vraiment des regrets que ce soit la tournée d’adieu. Merci pour cette soirée d’enfer!

En video : video

Rappel N°1 :

Rappel N°2

Rappel N°3

affiche


Ecrit le : 23/06/2011
Categorie : musique
Tags : concert,hard-rock,live,metal,Musique,2010s

Commentaires : par Mastodon ou E-Mail.