Musique - Kosheen - Resist (2001)
Méconnu en France, comme beaucoup de groupes de Trip Hop, Kosheen reste pourtant une des perles du genre. Parmi les quelques albums qu’ils ont sortis depuis 10 ans, le premier reste le plus recommandable pour les découvrir. Surtout qu’un nouvel album se profile à l’horizon.
C’est en 1999 que le groupe débarque sur les ondes et dans les bacs avec un premier album aussi efficace qu’innatendu. On retrouve Markee Substance et Darren Decoder à l’origine de ce trio qui est complété par la chanteuse Sian Evans. En fait de premier album, leur apparition est progressive avec d’abord des singles puis la sortie de l’album Resist en 2001.
Des singles, ce n’est pas ce qui manque dans cet album, à commencer par “Hide U” qui arrive après l’intro ‘Demonstrate” qui met en place le son ethéré de Kosheen. Le groupe est à la frontière du trip hop et du drum’n bass avec un beat très présent et sophistiqué. Mais la véritable patte Kosheen, c’est la voix de Sian, parfois filtrée par des effets électroniques et qui se pose parfaitement sur les sons de synthé des morceaux. Les mélodies, sans être racolleuses, sont efficaces et dansantes. Le titre “Catch” en est le parfait exemple avec une intro bondissante avant que Sian entone un couplet de sa voix grave et épurée, juste avant un refrain plus aérien. Mais Kosheen est aussi à l’aise sur un morceau plus trip-hop comme “Cover” ou “Harder”, dont la rythmique régulière n’est pas sans rappeler les premiers Massive Attack.
Un autre single caractéristique du groupe est le célèbre “(Slip and slide) Suicide”, à la rythmique complexe et au son si aérien, profond et groovy. On aime se perdre dans l’ambiance d’un “Empty Skies” qui sur un beat prononcé nous emmène dans une ambiance plus sombre. Et tout cela avant qu’un “I want it all”, sur une intro de guitare acoustique, nous emmène sur un rythme plus lent gouter aux aigus d’une Sian à la présence vocale impeccable. “Resist” confirme le style Trip-hop du groupe avec un minimalisme musical remarquable. Mais Kosheen c’est aussi l’efficacité de ce petit chef d’oeuvre qu’est “Hungry”, entre pop et drum’n bass, avec un refrain qu’y reste dans la tête pendant des jours et des jours.
On trouvera bien un petit coté tubular bells dans “face in a crowd”, morceau le moins réussi de l’album et pourtant très acceptable. Car on frise la perfection, même pour le sombre et très électronique “Pride” qui aurait presque pu virer vers le Big Beat. Non, c’est vraiment un bonheur de se laisser emmener dans l’univers du groupe au son de la voix de Sian dans “Let go” avant de terminer dans la lumière de “Gone”, sur un petit son de guitare acoustique posé sur des nappes electro-atmosphériques et des choeurs.
Après une telle réussite, beaucoup de groupes ne se seraient jamais relevés. Mais Kosheen si! Il suffit d’écouter leurs albums suivants, Kokopelli en 2003, puis Damage en 2007 qui montrent une évolution plus rock et moins drum’n bass tout en conservant une aptitude aux dancefloor tout à fait paradoxale. On attend donc avec impatience un nouvel opus baptisé Independance et à la sortie imminente.