Musique - Interview de Kaisa Vala
J’ai rencontré cette jeune chanteuse finlandaise, un des meilleurs espoirs de son pays.
- Iceman : Bonjour ! Tout d’abord, comment vous présenteriez vous aux personnes qui ne vous connaissent pas ?
- Kaisa Vala : Je suis une chanteuse et auteur et j’ai commencé à écrire des chansons pour moi même il y a 6 ans. Mon chat suivait mes doigts quand je jouais au piano et après quelques essais et ratures, j’ai commencé à espérer une plus large audience. Et puis en y repensant, c’est aussi le meilleur moyen de répondre à ce besoin d’évasion, vous savez, pour être le plus loin du présent que possible. La réalité m’ennuie, me tue. Cela manque de feu d’artifice, d’adrénaline…Bref, aujourd’hui j’ai 26 ans et je suis en train de produire mon premier album après un EP acoustique en 2007.
- OK, vous n’êtes pas une de ces groupes de symphonique métal avec une chanteuse…Mais quelle est la différence entre vous et les autres groupes de rock, spécialement en Finlande ?
- Kaisa : Je ne pense pas que ça soit à moi de dire les différence entre les autres et moi. Les médias et les personnes qui écoutent la musique le font inévitablement. J’ai souvent été comparée à Kate Bush, ce qui est sympa. Je m’occupe surtout de faire mon propre style sans me préoccuper du reste. Mais je peux dire que maintenant, en tant que groupe, nous avions travailler dur à créer notre propre sonorité. Je pense que c’est aussi parce que mon instrument de prédilection est le piano. Je l’utilise pour composer toutes mes chansons et cela affecte les accords différemment par rapport à la guitare ou tout autre instrument. Au moins, dans mon cas, cela ne donne pas une manière d’écrire simple et unique. Je prends souvent des chemins tortueux…des structures de musique progressive. Et puis vous avez raison en disant que cela ne correspond pas au stéréotype européen de la femme musicienne finlandaise. Les Finnois semblent plus attirés par un statut international en métal. Mais d’autres genres existent et marchent bien ici, vous savez. J’ai grandi en écoutant du punk et du rock alternatif dans les années 80 et 90.
- Vos chansons sont excellentes et plutôt radiophoniques mais vous essayez d’être produits par un label. Quels sont les premiers echos et réponses ?
- Kaisa : Positifs et encourageant puisque je suis signée sur un label indépendant. J’ai une liberté artistique totale, autant que le droit et l’obligation d’être aussi expérimentale et insensée que je veux. Il y a des moment où je me perds et bien sur où j’écris de chansons de merde. Mais c’est bon d’avoir des gens autour qui disent : “Hey Kaisa, réveille toi. Cette partie de la chanson fonctionne mais cette partie est nulle. Tu peux faire mieux que ça. “ Alors je retourne écrire une nouvelle version jusqu’à ce que nous soyons tous satisfaits, à un point raisonnable.
- Nous vous avons découvert grace à Myspace. Qu’est ce que vous pensez de ce media ? Que vous a-t-il apporté ?
- Kaisa : Et bien je pense que les musiciens créent le cœur de l’industrie de la musique et que les medias apportent de l’air aux poumons. Parfois l’air est pollué et parfois il permet de revivre et d’assister le cœur. MySpace est très important pour les artistes indépendants parce qu’il rend possible aux auditeurs comme aux médias, de nous découvrir sans un support financier d’une Major. J’ai noué de précieux contacts grace à MySpace et c’est très bien d’informer les gens de nos concerts et de ce qu’il se passe. Il n’y a pas de perdants dans ce jeu.
- Quel est votre disque favori ?
- Kaisa : Je suis plutôt difficile quand il s’agit de musique…et de vin. Un de mes disques favoris est le Nevermind de Nirvana. Je suis aussi follement amoureuse de Radiohead et Tool. Ils ont montré combien la musique peut être crue et brutale et sans perdre de sa beauté. J’écoutais beaucoup de Chopin étant jeune et j’ai encore la chair de poule quand j’entends son travail.
- Quel est votre rêve de musicienne ?
- Kaisa : Vivre, respirer et aimer à travers la musique. Quoiqu’il arrive, j’espère que la musique sera toujours ma première priorité dans la vie. Sans être forcément naïve, je ne me vois pas lâcher cela …
- Est ce que quelqu’un vous a déjà demandé de faire des compromis pour être signé ?
- Kaisa : Non mais là encore, je n’ai jamais envoyé mes démos à des majors. Les choses auraient pu être différentes si je l’avais fait. Je suis heureuse avec cette situation, actuellement, parce que cela me donne la chance de collaborer avec d’autres labels et distributeurs dans le futur aussi.
- Le premier disque acheté ? Mon père, qui est musicien, me rapportait beaucoup de disques que je lui demandais. Un de ceux qui me revient à l’esprit est Ehjä par Apulanta (ndlr : un groupe de punk rock finlandais), acheté au milieu des années 90. Ils étaient vraiment bon à cette époque.
- Votre meilleur souvenir musical ?
- Kaisa : Je pense que mes meilleurs souvenirs musicaux sont quand tu trouves quelque chose qui va changer ta manière de faire de la musique. Par exemple, quand tu vois un groupe jouer dans un grand concert, cela peut te faire comprendre des choses très profondes. Cela m’est arrivé plusieurs fois mais la dernière fois c’est il y a quelques semaines en regardant un groupe qui s’appelle Murmansk ( ndlr : un groupe de rock alternatif planant finlandais). Leur show était simple, efficace, juste à faire leur musique. Mais il n’étaient pas sur scène pour distraire quelqu’un. Et ils étaient froids et vulnérables.
- Avec quel producteur voudriez vous travailler dans l’avenir ?
- Kaisa : Citer un nom peut être risqué, parce que vous savez ce qu’il advient des espoirs quand on en parle. J’aime travailler avec des personnes expérimentées, talentueuses et visionnaires, qui savent comment me guider dans cette jungle que j’appelle la Musique. Le tamtam de cette jungle fera le reste.
- Merci pour cette interview.(réalisée en anglais)