Musique - Louis Armstrong - What a wonderful world (1968)
En ce jour particulier, comment faire autrement que parler d’un musicien noir et d’un titre O combien évocateur comme What a Wonderful World. C’est en 1967, soit quelques années après les manifestations pour les droits civiques, que sort cet album. Quelques mois plus tard, Martin Luther King meurt…
Louis Armstrong naît en 1901 à la Nouvelle Orleans. Sans père, pauvre, il se retrouve vite à faire les 400 coups mais découvre la musique dans un centre pour enfants noirs abandonnés. Il joue d’abord du cornet à piston dans un brass band local avant de passer à la trompette. Il joue sur un bateau qui parcourt le Mississipi et se forge une solide expérience de musicien. Il entre ensuite dans un des meilleurs orchestre de Hot Jazz de la région en 1919 avant de migrer vers Chicago en 1922 dans le Creole Jazz Band de Joe Oliver. En 1924, il part pour New York pour rejoindre un orchestre plus en vue et parallèlement enregistre ses premiers titres.
Mais c’est sous son propre nom qu’il enregistre à Chicago en 1925 des titres qui révolutionnent le jazz de l’époque. Il part à Los Angeles puis en Europe pour une tournée mais se blesse malheureusement un doigt ce qui l’oblige à arrêter de jouer momentanément de son instrument en 1935. En 1943, il s’installe définitivement à New-York, dans le Queens. Avec l’arrivée de la télévision, les goûts changent et les salles de Jazz se désemplissent peu à peu. Louis revient à son style d’origine, soit un jazz New Orleans tout en virtuosité et apparaît dans de nombreux films. Jouant maintenant peu de la trompette, il s’est mis au chant avec sa voix rocailleuse si reconnaissable. A cela s’ajoute un physique jovial popularisé par le cinéma. En 1964, il enregistre son plus grand succès, Hello Dolly. C’est dans cette nouvelle carrière de chanteur qu’il enregistre beaucoup de standards « grands publics », ce qui lui vaut les critiques des puristes mais le succès international.
En 1967, il enregistre l’album What a wonderful world dans lequel figure le titre du même nom, composé par Bob Thiele et George David Weiss. Son interprétation toute en retenue et simplicité, ajoutée à sa voix font que malgré les nombreuses reprises, c’est de cette version que l’on se souvient. A coté de ce petit chef d’œuvre, les autres titres peuvent paraître anecdotiques. mais l’album contient aussi des reprises comme celle d’Hellzapoppin ou encore de Cabaret pour ne citer que les plus connues. Est-ce une raison pour bouder le plaisir d’entendre Satchmo à l’œuvre ? Non mais pourtant, il est plus conseillé de découvrir la large palette des talents du grand Louis Armstrong à travers une compilation qu’à travers cet album plus variété que Jazz.
L’Europe a d’ailleurs beaucoup contribué à cette seconde vie du Jazz. La France connut dans les années 50 de nombreux festivals de Jazz auxquels participèrent les pointures du genre, comme son grand rival Sidney Bechet. Ainsi, What a wonderful World fut N°1 dans le classement de la BBC en 1968, alors que les Etats-Unis le boudaient.
Louis Armstrong s’éteint en 1971 le lendemain d’un concert au Waldorf Astoria de New York, après avoir connu le droit de vote aux noirs, mais aussi l’assassinat de JFK, la guerre du Vietnam, l’épisode de la Baie des cochons. Vraiment rien du monde paisible de sa chanson ! Mais aujourd’hui, il serait sûrement fier d’entendre son titre sur les ondes pour fêter un jour historique dans son pays, avec l’élection de Barack Obama.
- What A Wonderful
- Cabaret
- The Home Fire
- Dream A Little Dream Of Me
- Give Me Your Kisses
- The Sunshine Of Love
- Hello Brother
- There Must Be A Way
- Fantastic, That’s You
- I Guess I’ll Get The Papers And Go Home
- Hellzapoppin’