Il est des concerts dont on ressort avec un sourire jusqu’aux oreilles, avec l’impression que la vie est plus belle : Celui qu’a donné Little Richard au BB King’s blues club de New York ce 8 juin, est de ceux là !

Ce club est à la fois un restaurant grill genre Hard Rock Café mais aussi un club où chaque soir passent des artistes. On y trouve aussi bien des Tribute Band que des pointures comme Chuck Berry (le 6juin), Jerry Lee Lewis, UFO, Fish ou encore Death Angel.

On y mange donc avant le concert après s’être acquitté du droit d’entrée, dans cette grande salle où se côtoient les banquettes moelleuses et les tables. Un délicieux cocktail Muddy Waters ou Georgia On My Mind peut agrémenter le repas pour mettre dans l’ambiance.

A l’heure dite, soit 20h, le groupe de la légende vivante Little Richard fait son entrée. Le public, mature et connaisseur est impatient. 3 saxophones dont un baryton, une trompette, deux guitares, une guitare basse, un clavier et deux percussions composent l’orchestre en plus du piano du maître. Ces nouveaux “upsetters” commencent à jouer un jam d’enfer et mettent tout le monde d’accord : Attention ces mecs là sont des tueurs ! Le sourire aux lèvres, rivalisant de virtuosité dans leurs solos, ils nous préparent à accueillir la star de la soirée. Le leader du groupe, un barbu au look de Buffalo Bill, nous présente “Liiiiiittle RiiichAARD” Argh ! Richard nous arrive soutenu par deux de ses musiciens et des béquilles, dans un lumineux costume blanc à paillettes. Nous sommes inquiets malgré la qualité des musiciens. Il ne faut pas plus de 30s pour nous rassurer : Si les jambes ont du mal, tout le reste n’a pas pris une ride, même la voix avec les légendaires “Wooh”. Les tubes s’enchaînent (blueberry hill, tutti frutti, …) et il se montre très communicatif, blaguant avec les tables du premier rang à 2m de lui, taquinant ses musiciens, racontant anecdotes ou histoire des morceaux. Et à chaque titre, le spectacle est assuré par la section cuivre avec des pas de danse qui donnent envie de les rejoindre ! L’impression de voir ces types s’amuser comme des gamins tout en assurant une prestation de haute volée est rare et si communicative. La salle crie, applaudit.

Little Richard rend un hommage à son ami Bo Diddley avec le mythique “Bo Diddley Beat”. Et il continue son show avec autant d’intensité, que ce soit avec “Lucille” ou bien “Jenny, Jenny”. A regretter que les morceaux soient si courts mais c’est l’époque qui voulait çà.

Une dame du public lui offre un cadeau et le voilà qui lui parle, rigole, et lui dédicace un poster posé sur le piano. Bien loin des stars inaccessibles, il installe une ambiance de camaraderie que partagent les musiciens qu’il va d’ailleurs longuement présenter avec moult compliments.

C’est un vrai groupe que l’on a là avec des personnes qui doivent avoir roulé leur bosse dans bon nombre de studios et avoir un CV long comme le bras. Et à la basse, ce n’est ni plus ni moins que le propre fils de Little Richard. Il a du naître avec son instrument dans les mains tellement c’est bluffant de le voir jouer

1h15 : c’est la durée de ce concert mais il en vaut bien le double car malgré les discours il n’y a aucun temps mort. A 75 ans, Little richard est toujours présent et ferait rougir bien des “stars”. Il repart certes dans un fauteuil roulant mais c’est une image de dynamisme et de bonheur intense qui reste. Ses musiciens prennent un peu de temps pour discuter avec les fans et c’est le fiston qui est de corvée de photos. Nous quittons le club tout sourire, comme tout le monde, encore renversés par cette prestation. On en redemande !

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