Musique - KISS + Cinder Road - Munich 2008
Après Oberhausen, ils étaient à Munich ce week-end. Ils seront dans un mois à Paris. L’occasion de parler d’un des concerts hard rock à ne pas rater cette année. Reportage à Munich pour cet événement.
20 heures ou presque : la première partie du concert commence avec le groupe américain Cinder Road. Pas de logo sur la scène pour ce groupe pop rock plutôt jeune. Un chanteur guitariste, plus deux autres gratteux, un bassiste et un batteur constituent ce combo qui fait ce qu’il peut pour s’attirer les faveurs de la foule des “die hard fans” du premier rang. Un titre hard au début qui hélas laisse place à des titres plus banals et pop ensuite jusqu’à une reprise des Guns… Leur prestation, honnête pour qui aime le style, dure une demi-heure environ et il nous reste donc à attendre en principe une grosse demi-heure pour les stars de la soirée : KISS. Cinder Road en profite pour vendre ensuite et dédicacer leur album sur un stand.
Le grand drap noir reste en place tandis que les roadies débarrassent la scène du matos de Cinder Road. Et puis… PLUS RIEN. Oui, nous avons juste une bande son et les fans qui remplissent la salle et repartent un peu plus tard chercher une boisson ou un sandwich puisque rien ne se passe. A 21 heures, c’est une holà qui est lancée par la fosse et qui parcourt l’ensemble des tribunes de l’Olympia Halle. Il s’agit d’une salle de la taille d’un grand Zénith avec la particularité d’avoir des ouvertures vitrées à son sommet qui laissent donc voir le jour. Ce que l’on croit un problème ne le sera finalement pas. 21 h 30… toujours rien. L’excitation et l’énervement commencent à gagner la salle. Nous admirons les maquillages et tenues les plus exubérantes dont un presque sosie de Paul Stanley quelques sièges derrière nous. C’est vers 21 h 35 que le rideau noir laisse place à un rideau siglé KISS, tout aussi noir. Courage… La musique des Who égrène ses notes : Won’t Get Fooled Again et Roger Daltrey font résonner les murs de la salle : le volume du son augmente peu à peu : c’est le signe !
You Wanted the Best… la phrase mythique retentit et le rideau tombe. Descendant du sommet de la salle, le groupe fait son apparition sous les projecteurs flamboyants et un logo KISS scintillant. Deuce ouvre le concert sous les hourras d’une foule tellement heureuse de revoir le groupe après onze ans d’absence. La set list est la même qu’à Oberhausen deux jours plus tôt, comme nous le montre un voisin de tribune.
- Deuce
- Strutter
- Got to Choose
- Hotter than Hell
- Firehouse
- Nothin’ to Lose
- C’mon & Love me
- Parasite
- She + Tommy Thayer solo
- Watchin’ you
- Rock Bottom
- 100 000 Years + Eric Singer solo
- Cold Gin
- Let me Go, Rock & Roll
- Black Diamond
- Rock and Roll all Nite
- Shout it out Loud
- Lick it up / Won’t Get Fooled Again
- Gene solo + I Love it Loud
- I was Made for Lovin’ you
- Love Gun
- Detroit Rock City
Tout l’album Alive 1 de 1975 est donc joué dans son intégralité (anniversaire oblige Alive 35 years) avec en plus les titres marquants de l’histoire du groupe. Pas de surprise certes, mais de l’efficacité ! Je ne vais pas détailler l’ensemble des morceaux. Ce qui compte c’est l’ambiance, le groupe, la qualité de la prestation. Et on peut dire qu’avec 2 h 20 de concert, on en a pour son argent.
Rappelons qu’il manque deux des membres originels du groupe, remplacés par Tommy Thayer à la guitare solo et Eric Singer pour la batterie. A priori, certains diront que nous ne perdons pas au change pour la rapidité… et pourtant. Tommy a l’air totalement absent pendant presque ¾ d’heure et c’est bien dommage. Car, pendant ce temps, Paul Stanley est proprement déchaîné. On retrouve le Paul que l’on aime, avec ses facéties, ses mimiques, ses petits pas, ses poses. Incontestablement, il montre ce soir-là qu’il reste un des plus grands frontmen de toute l’histoire du hard rock. A lui seul ce soir, il tient en haleine toute la foule. Car Gene Simmons est déjà plus en roue libre, faisant son habituel show avec sa démarche de gros monstre, écartant ses ailes de chauve-souris ou tirant la langue aux groupies du premier rang qui lui envoient leur soutien-gorge. Eric est lui aussi très efficace derrière les fûts assurant à la fois au chant et à la batterie. Il paraît pour le coup bien mieux intégré au groupe, n’hésitant pas à mettre le soutien-gorge d’une groupie à Gene à la fin du concert !
Mais Kiss ce n’est pas seulement une collection de hits rarement égalée. C’est aussi une pyrotechnie de haute volée et nous retrouvons les feux d’artifice de toute part. Tommy ne fait pas le même show avec la guitare qu’Ace, mais s’en approche avec une guitare lanceuse de fusées. Gene crache toujours des flammes et du sang, au plus grand bonheur de tout le public, friand de ses moments. Petits ou grands, nous sommes tous comme des gamins devant ce show réglé comme du papier à musique. Car Paul, que certains enterraient vocalement un peu vite, est au meilleur de sa forme. Pas une fausse note. Bien sûr, comme tous les chanteurs de son âge, les notes les plus aiguës ne passent plus et il a fallu prendre quelques morceaux un peu plus bas, sans enlever au charme. Car le charme opère toujours après trente-cinq ans et je ne pense pas avoir vu un visage mécontent à la sortie de ce concert.
Le Alive se termine avec une pluie de confettis sur le classique Rock’n’roll all Nite… Et nous avons bien envie de danser, sauter et chanter du rock’n’roll toute cette nuit ! Kiss l’a bien compris et revient pour les numéros bien connus de l’envol de Gene au sommet de la salle et celui de Paul pour rejoindre le milieu du public sur une petite scène, accrochée sur un anneau. On ne s’en lasse toujours pas ! Le show se termine sur un Detroit Rock City tonitruant, mais qui laisse évidemment un goût amer puisque c’est le dernier morceau de cette magnifique soirée.
Le groupe a beau promettre de revenir, on préfère se contenter de ranger cette soirée dans la collection des plus beaux concerts de notre vie. Car pour moi, qui ne les avait vus qu’en DVD, c’est un rêve qui se réalise. Et, si parfois les rêves ne correspondent pas à la réalité, celui-ci s’en rapproche particulièrement bien. Il se poursuivra à Paris et en fosse cette fois. S’il y a bien un événement à ne pas rater cette année, c’est celui-là. Kiss is definitely Alive.