Musique - Kent - En Scène (1995)
Il y a des artistes qui ont le don de jouer aussi bien d’un instrument que des mots. Kent est de ceux là. Au cours d’une longue carrière, commencée dans les années punk, un album retranscrit toute sa magie, le live de 1995 , baptisé En Scène.
Né à Lyon, Hervé Despesse prend le pseudonyme de Kent Hutchinson à la création du groupe punk Starshooter en 1975. Dans cette vague punk de la fin des années 70, le groupe connaît un bon succès qui se poursuit pendant 4 albums jusqu’en 1981. Également dessinateur de Bande dessinée, Kent, s’y consacre un temps avant de continuer en solo sa carrière de chanteur. Son style s’éloigne du punk pour un son encore rock mais qui empreinte de plus en plus à la chanson française traditionnel. Le retour au premier plan arrive en 1990, pour son 4eme album solo, “A nos amours” et son tube “J’aime mon pays”. En 1991, il poursuit dans le succès avec l’album “Tous les hommes”. Il collabore avec la chanteuse Enzo Enzo et se consacre également à l’écriture. Mais Kent aime voyager, ce qu’il commence à faire dans “D’un autre occident”. En 1995, après 6 albums solos et 20 ans de carrière, il sort son premier véritable live qui retranscrit toute l’ambiance de la scène.
Car avec “En Scène”, il y a d’abord une ambiance intimiste qui s’installe. De sa voix grave teintée d’un léger accent, il nous met à l’aise. Ses textes parlent immédiatement à chacun d’entre nous, sans faire de phrases à rallonge. Oui, “On fait c’qu’on peut” …Et il nous met vraiment “Un peu de Prévert” dans ce récital où l’accordéon, la guitare et le piano se partagent la vedette. On retrouve l’ambiance des chanteurs populaires du début du siècle, l’ambiance de Paris, de ses quartiers, de sa vie, mais tout cela avec modernité, intelligence et espièglerie. Un peu de nostalgie, de mélancolie même, dans “Je suis un kilomètre” avant de danser sur “Quand on pense à Java”. Et de la joie, de la festivité dans “Allons’z’à la campagne” pour passer à un hommage aux chanteurs qui ont bercé son enfance. Qu’est devenu tout cela ? Il voudrait être une “Idole exemplaire” ? Non, il a bien trop de modestie pour cela. Il invite quelques amis comme Peter Kingsbury ou encore Enzo Enzo pour “Juste quelqu’un de bien”. Les titres s’enchaînent avec délice, reliés par quelques explications, ou encore des souvenirs. Il y a bien sur “J’aime un pays”, “A nos amours” et c’est à grand regret que le récital se termine avec “Quel est ton nom”. Kent le dit lui-même : il aimerait ne faire que des albums live. Et pourtant ce n’est pas ce qui suivra.
Pris par les voyages, la découverte, il continue aussi discrètement qu’auparavant, à explorer de nouveaux univers. On le retrouve en Afrique mais aussi dans l’espace pour un livre CD. Chaque nouvel album est une surprise, toujours avec ces textes, délicieusement ciselés. Ce n’est pas pour rien que Johnny Hallyday ou Enrico Macias ont fait appel à lui. Mais à quand un autre live pour nous emmener à nouveau dans un si beau voyage.
- Au revoir, adieu
- On fait c’qu’on peut
- Pater Noster
- Un peu de Prévert
- Je suis un kilomètre
- Quand on pense à Java
- Petit rien du tout
- Je reviens
- Allons’z’à la campagne
- La musique de mon enfance
- L’idole exemplaire
- Juste quelqu’un de bien
- L’auteur de chansons
- J’aime un pays
- Tous les mêmes
- Devant le néant
- A nos amours
- Quel est ton nom
Jacques Bastello : voix, guitares, yukulélé, Luis Mariano
Jean-Marie Gerintes : voix, batterie, percussions, bruits divers, vibraphone, Claude Nougaro
Arnaud Méthivier : voix, accordéon, bandonéon, flûte à bec, Salvatore Adamo
Pierre Mortarelli : voix, contrebasse, mélodica, Bobby Solo
Enregistrement Le Voyageur les 14 & 15 octobre 1994 à la Cigale (Paris)